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Transmission S’installer ? Oui, mais à quel prix

© J.-C. Grelier/GFA

À l’occasion de la Quinzaine de la transmission, les chambres d’agriculture font le point sur le renouvellement des générations en agriculture et rappellent les outils pour en surmonter les freins, notamment en matière de financement.

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Speed meeting, farm’dating, instal’dating… Au total, 70 événements autour du renouvellement des générations seront organisés dans toute la France, du 17 novembre au 5 décembre 2017, dans le cadre de la Quinzaine de la transmission. Et le rendez-vous ne tient pas du folklore puisque « 50 % des installations de l’année sont réalisées à l’occasion de ces journées », estime Raymond Vial, en charge de la transmission et de l’installation pour l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture.

20 000 départs à la retraite

L’APCA a organisé le 15 novembre, à Paris, une table-ronde pour en rappeler les enjeux : 20 000 exploitants quittent chaque année le métier et, avec eux, c’est un cinquième du territoire qui change de main. Les comportements ont aussi changé : « De plus en plus d’exploitants quittent leur activité en cours de carrière, souligne Claude Cochonneau, le président des chambres d’agriculture. C’est une décision contrainte ou choisie, que l’on peut comprendre. Notre métier n’est pas un sacerdoce. Toujours est-il que ça bouleverse les modes de transmission. »

Les carrières se sont également allongées. Entre le moment de l’installation et celui de la transmission, bien souvent, les résolutions de départ sont oubliées. « On peine à se souvenir des difficultés du début. C’est aussi dû au bas niveau des retraites. » Enfin, de nouveaux profils émergent chez les candidats à l’installation : « Certains points d’accueil installation (PAI) accueillent jusqu’à 50 % de candidats à l’installation non issus du milieu agricole. »

Anticiper 5 à 10 ans avant la retraite

Face à ces constats, le maître mot est l’anticipation, reprend Raymond Vial. « Il faut s’occuper de sa transmission au moins 5 à 10 ans avant son départ à la retraite. » Et l’enjeu majeur reste le financement, avec des exploitations de plus en plus grosses, et des capitaux de plus en plus importants, mais souvent une rentabilité moindre. « À côté de ça, nous avons des exploitations avec des petits capitaux, pour lesquelles il faut aussi aller chercher d’autres financements. »

Les chambres d’agriculture, avec JA, s’attellent à trouver des solutions pour faciliter ces transmissions. « Nous souhaitons notamment généraliser à tous les départements les points d’accueil transmission (PAT), comme des portes d’entrée obligatoires pour la transmission, au même titre que les points d’accueil installation (PAI) », indique Raymond Vial. Le Répertoire départemental de l’installation (RDI) doit aussi être connu dans tous les départements, selon l’APCA qui compte, au niveau national, 6 400 offres de reprise. « Chaque offre reçoit en moyenne 1 800 visites. Il y a une attente. » Mais, souvent, peu de candidats sont en mesure de réellement passer le pas.

Des alternatives aux banques

Pour surmonter les freins financiers et la frilosité des banques, plusieurs alternatives existent aujourd’hui, rappellent les chambres :

« Le monde de la finance a décroché par rapport au monde agricole, conclut Claude Cochonneau. Ces outils n’ont rien de révolutionnaires. Nous ne faisons rien d’autre au fond que de réinventer la tontine. »

Rosanne Aries

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